Comment se forment nos émotions

Une émotion est une sensation suscitée par un événement, un souvenir ou une pensée.

Les étapes avant et après l’émotion sont:

  • Perception: ce que je vois, je vis
  • Interprétation: le sens que je donne
  • Émotion: ce que je ressens
  • Comportement: ce que je fais en retour

Confrontant deux personnes au même événement, il est intéressant de remarquer la manière dont notre cœur va réagir de manière différente. La raison est notamment due à notre sensibilité, fruit de notre programmation interne liée à notre histoire.

Comprendre le phénomène du stress

Le principe des deux évaluations

L’événement déclencheur regroupant les contraintes externes est appelé : »le stressant ».
Notre organisme va alors réaliser une double évaluation du stressant:

  • 1) La situation est-elle menaçante
    • Si non pas de stress
    • Si oui, 2) Ai-je les capacités utiles (possibilités d’adaptation) pour y faire face?
      • Si non, alors il y a situation de stress
      • Si oui, le stressant est simplement une stimulation – on parle alors de stress optimal

Ainsi par stress, nous entendons le déséquilibre entre notre perception du stressant et notre capacité d’adaptation à celui-ci. Donc le même stressant ne va pas affecter deux personnes de la même manière.

Valérie et Marc doivent tous les deux présenter un projet en comité de direction pour demain. La situation est perçue menaçante par les deux. Alors que Valérie a déjà fait ce genre de présentation, qu’elle connait son sujet et son audience, elle vit la journée préparatoire comme stimulante et peaufine son discours. Quant à Marc, nouveau dans l’organisation, il est expérimenté mais ce projet est tout nouveau et il ne connait pas les membres du comité. Il vit cette journée avec la boule au ventre et se demande s’il va être prêt pour demain.

Les options d’adaptation liées à nos origines

Nos possibilités d’adaptation ont été programmées dans nos cerveaux dès la nuit des temps avec deux alternatives: se battre ou fuir (« fight or flight »). En effet à la vue d’un mammouth, l’Homme devait avoir cette poussée d’adrénaline, ce rythme cardiaque accéléré,… – nous reviendrons sur les symptômes du stress – pour finalement prendre la décision nécessaire à sa survie. Puis l’action faite (se battre ou fuir), le stress généré redescendais.

De nos jours, et notamment dans le monde de l’entreprise, les deux options ne sont pas toujours possibles. Aussi une troisième est venue: ne rien faire. Mais avec elle la conséquence que le niveau de stress généré par le stressant ne va pas toujours redescendre. Et c’est l’accumulation de stress qui devient alors problématique.

Paul travaille sur une chaine de production, avec un bruit permanent qui résonne dans sa tête. Il sait que ces collègues portent tous les bouchons acoustiques pour atténuer le bruit. Mais Paul ne supporte pas l’isolement que cela créé, donc il n’en porte pas. Avec les jours qui passent, ce bruit permanent est devenu un mode de travail accepté par Paul. Mais sans le savoir c’est aussi un stress qui s’est installé et qui augmente de jours en jours.

Dans notre prochain volet, nous listerons les possibles stressants.

Les étapes du deuil

J’ai récemment dû annoncer à une collègue en prestation chez nous que nous allions nous séparer de ses services au 31 décembre 2012, soit peu de jours avant Noël. Ce fut une décision brutale pour elle.

Sentant le besoin de l’accompagner j’ai recherché les étapes que toute personne passe lors d’un deuil (pro ou perso). Voici ce que j’ai trouvé.

Ces 7 étapes sont linéaires, bien qu’il soit possible de faire des retours en arrière, afin de « tourner la page ».

Etape 1 – Le Choc : C’est une phase courte. L’annonce d’une rupture, conduisant à un constat, une annonce laisse la personne sans émotion apparente. Le terme de sidération peut tout à fait convenir pour qualifier la réaction de la personne face à l’information transmise. Exemple : « Je te quitte, c’est fini, vous êtes viré ».

Etape 2 – Le Déni : C’est le refus de croire l’information. Sont utilisés des arguments et la contestation. Le rejet de l’information fait place à une discussion intérieure ou/et extérieure. Il ne faut cependant pas croire que la brièveté de cette phase signifie qu’elle n’est pas importante. Certaines personnes s’enferment dans cet état de déni, de refuge (préserver la chambre du disparu intacte, continuer à mettre son assiette à table (etc). Exemple : « Ce n’est pas vrai, pas possible…. ».

Etape 3 – La colère et le marchandage : C’est la confrontation avec les faits qui va engendrer une attitude de révolte, tournée vers soi et vers les autres. c’est aussi une phase de marchandage qui peut prendre une tournure « magico-religieuse ». On promet à une « entité invisible » de ne plus faire telle ou telle chose si la situation originelle pouvait revenir. Les intensités peuvent être variables, selon la maturité affective de la personne. La pensée de la personne s’alimente de fortes contradictions. Elle peut s’emporter par ou s’enfermer dans le plus grand mutisme. Des pulsions de vengeance peuvent ainsi la pousser à avoir des comportements qu’elle ne comprend pas elle-même. En fait, la personne est confrontée à l’impossibilité d’un retour à la situation première. Elle doit faire le deuil, et passe par de nombreuses émotions : reproches, remords, ressentiments, dégoûts, de la répulsion, séduction ou agression. Exemple : « C’est de leurs fautes, ils n’ont jamais rien fait pour moi ».

Etape 4 – La tristesse : C’est un état de désespérance. « Ce n’est pas juste, pourquoi elle m’a fait ça à moi, qu’est-ce que je vais devenir » ?

Etape 5 – La résignation : C’est l’abandon de cette lutte au cours de laquelle la personne peut avoir le sentiment d’avoir tout essayé pour revenir à la situation perdue. Elle n’a aucune visibilité de ce qu’elle peut faire. Elle agit au gré des circonstances. Cette résignation peut aussi se composer de rejet. Exemple : « C’est la vie, Dieu est en contrôle ».

Etape 6 – L’acceptation : Dans cette étape, la personne accepte la perte (de l’être cher, de la petite amie, ou du travail). En l’acceptant, elle est capable de garder les beaux moments mais aussi les moins bons. Elle commence à avoir plus confiance en elle, se sent mieux et l’avenir ne semble pas aussi noir qu’avant. Exemple : « J’y pense encore parfois, mais je m’en sors ».

Etape 7 – La reconstruction : l’acceptation seule ne suffit pas. Il faut reconstruire progressivement. La personne en deuil prend conscience qu’elle est en train de se réorganiser pour répondre aux obligations liées à toute vie en société. Se reconstruire amène à mieux se connaître, à découvrir ses ressources personnelles et à prendre conscience de son existence. Cette démarche développe la confiance en soi-même. Le sentiment de vulnérabilité fait place à une nouvelle énergie et, pour le croyant, une plus grande confiance en Dieu.

Source : http://www.cdeville.fr/article-32408659.html